ME CONNAÎTRE
chercheure professionnel(le)
Cette histoire commence en 2013 quand je déménage à Berlin. Cette arrivée, je la vis comme un drôle de bouleversement. Non pas au niveau de la langue, des physionomies, des attitudes, de l’architecture, du paysage, de l’alimentation mais surtout au niveau du changement d’odeurs.
Dans cette grande ville étrange, je ne reconnaissais plus rien des odeurs de chez moi et j’ai pris alors conscience de l’existence de toutes celles, anciennes, familières et constitutives d’une histoire dont j’étais désormais dépossédée. Il s’agissait alors de tout réapprendre avec mon nez. Comme une seconde naissance, j’ai modifié également la modalité de mes rencontres au quotidien : c’était toujours une rue, une personne, un café mais c’était par la voie de l’odeur que les éléments venaient à moi comme pour bâtir peu à peu de nouvelles marques.
Le projet de réaliser une thèse en anthropologie à Nice est né des odeurs quotidiennes que je côtoie mais aussi de celles des autres et des autres lieux qui prennent forme dans des déplacements, des micros-actions et interactions et dans certaines pratiques en milieu urbain.
Passer par l'étude des manifestations sensorielles pour comprendre et éclairer des phénomènes sociaux m'a permis de rassembler mes deux objets de prédilection, l'approche du sensible d'une part mais aussi d'autre part une discipline extrêmement fine et indispensable pour le maintien de nos civilisations, l'anthropologie.